Une conversion professionnelle
du monde de l’industrie au pastoralisme dans le Tarn

Rencontre avec un de ces néo-agriculteurs qui font de plus en plus parler d’eux : un néo-agriculteur est un exploitant qui s’installe alors qu’il ne vient pas du milieu agricole. Ces agriculteurs d’un genre nouveau se distinguent souvent par des innovations, des manières nouvelles d’aborder le métier.
Cédrik est de ceux-là : technicien en maintenance industrielle, il gagnait suffisamment sa vie, mais un besoin de changement et de grand air l’a mené sur une toute autre voie.
Une reconversion réussie
De la maintenance industrielle ...
Cédrik a été formé dans la région bordelaise à la maintenance industrielle. Très vite, il a changé de région et a même travaillé jusqu’en Allemagne. Ce métier lui plaisait, il y évoluait. Puis un jour, Cédrik a eu besoin d’une rupture.
Alors qu’il venait de quitter son poste dans une usine de la région de Grenoble, Cédrik décide d’accepter un emploi d’ouvrier agricole. Entouré par les montagnes depuis quelques années, le grand air lui faisait de l’œil et il a fini par sauter le pas. C’est directement vers le pastoralisme qu’il se tourne : en effet les troupeaux de moutons qu’il croise en altitude confirment cette envie de se tourner vers l’agriculture
… à l’élevage ...
C’est la rencontre avec les animaux qui a été déterminante. Dès sa première expérience Cédrik est conquis. Il se découvre pour les brebis et leurs agneaux une véritable passion. Il aime le sens maternel développé des brebis, il adore faire attention à chacune d’entre elles au sein du troupeau, il leur découvre des personnalités, un caractère attachant … Il en parle comme s’il s’agissait de personnes et avec elles, il devient un peu papa poule !!!
Ce qui le comble tout particulièrement c’est la pratique du pastoralisme : l’élevage des brebis sa nouvelle passion, rejoint son amour pour la montagne et pour les grands espaces.
D’exploitation en exploitation, des Alpes aux Pyrénées
Des diverses expériences au besoin de devenir indépendant
Au fil du temps, sa passion se confirme, dans les alpages puis dans les estives pyrénéennes, il travaille avec plusieurs exploitants. A chaque nouvelle ferme, il s’investit un peu plus. Cet engagement a pourtant son revers : il se trouve de plus en plus confronté à la frustration de ne pas mener l’élevage comme il le souhaiterait : Cédrik voudrait que les animaux soient mieux respectés, mieux soignés, il commence à avoir son idée bien à lui pour s’occuper des animaux.
En changeant de ferme, puis en voyageant des Alpes aux Pyrénées, il enchaîne les expériences, se confronte à de nouvelles méthodes de travail avec le troupeau, et l’idée un peu folle de s’installer en tant qu’exploitant fait son chemin.
La recherche du lieu idéal
Après un an de formation et de stages avec la chambre d’agriculture de Lannemezan, Cédrik se sent fin prêt à s’installer. Il a l’expérience, les connaissances administratives et aussi le soutien de sa famille, qui se range derrière son projet et l’accompagne dorénavant dans chaque étape de sa réalisation.
Il se met donc en recherche d’une exploitation qui corresponde à ses projets : il souhaite trouver une exploitation en moyenne montagne, qui lui permettra d’accueillir un troupeau de quelques centaines de brebis.
L’installation à Curvalle
dans le Tarn
La première étape concrète :
l'achat de la ferme

C’est finalement à Curvalle, au lieu-dit Bosc Nègre que Cédrik trouve et achète l’exploitation qui lui convient. Il est enchanté par l’accueil que lui font les gens du pays, les agriculteurs locaux. Lui qui n’est ni du pays ni du métier reçoit un chaleureux soutien. C’est donc ici que son projet prend vie.
Ensuite, vient l’installation en commençant par acheter un troupeau qui corresponde à ses aspirations. Il choisit d’avoir un troupeau de brebis tarasconnaises, ces brebis aux cornes enroulées autour des oreilles conjuguent les qualités qu’il recherche pour son élevage : ce sont de bonnes mères et c’est une race adaptée à la montagne ce qui correspond bien à sa volonté de faire du pastoralisme.
Avec l’aide d’amis et de sa famille, il aménage la ferme en fonction de ses besoins et de son exploitation.
La vie du troupeau tout au long de l’année
Cédrik souhaite mettre ses brebis en estive tout l’été, en Ariège car il a toujours travaillé ainsi et trouve que c’est une bonne pratique pour avoir un troupeau en bonne santé. Monter ses brebis en altitude c’est un peu la clé de voûte du pastoralisme !
Pendant ce temps, il élèvera des poulets et fera les marchés où il vendra ses productions de la ferme. Il tient beaucoup à faire de la vente directe. C’est un moyen pour lui de faire reconnaître son travail auprès du premier concerné, le consommateur.

C’est ainsi que Cédrik a imaginé sa future exploitation et son troupeau : peu à peu, au cours de ses expériences, de ses rencontres et de ses formations et c’est aussi ainsi qu’elle fonctionne. La passion pour ses brebis est toujours aussi forte. Son envie de monter son troupeau en haute montagne l’été a surpris les Tarnais, mais aujourd’hui son modèle a fait ses preuves et sa toute jeune exploitation de néo-agriculteur tourne déjà bien.
Sympa et enrichissant. Ca donne envie d’aller voir !
Great stuff Cédrik!